Le chien peut développer des troubles du comportement, très similaires à ceux des humains. Par exemple, votre chien peut être victime de phobie, c’est-à-dire d’un état de crainte ou de peur déclenché par un ou des stimuli particuliers qui devraient théoriquement faire partie de l’environnement banal du chien.
La peur peut apparaitre à la suite d’un traumatisme, qu’il soit arrivé une fois ou de manière répétée ; la peur du chien peut également trouver son origine dans des situations qu’il n’a pas intégrées dans son répertoire de situations connues lorsqu’il était un chiot.
Quelles sont les situations les plus fréquemment vectrices de peur chez le chien ? Eh bien, dans la majorité des cas, le chien a peur du tonnerre, des feux d’artifices ou d’autres bruits très forts. Mais il n’est pas exclu que le chien puisse avoir peur de tout objet, animal, personne ou situation qu’il a associés à un événement traumatique pour lui.
Maintenant, voyons comment peut se traduire la phobie chez le chien ? En règle générale, l’animal focalise son attention en direction de l’élément déclencheur et abandonne toute activité en cours. Il se tient prêt à fuir et cherche à se cacher. L’animal adopte des postures reconnaissables, par exemple : son dos se voute, sa queue est abaissée, ses oreilles sont couchées en arrière et ses poils se hérissent. Il peut entre autre devenir agressif et mordre, aboyer, trembler voire perdre le contrôle de sa motricité, haleter, vomir, uriner ou adopter un comportement stéréotypé. A noter que la phobie du chien peut aller jusqu’à provoquer la perte de l’appétit ou favoriser l’apparition de pathologies physiques, comme l’ulcère gastrique !
Sachez que la phobie ne passe pas avec le temps. Bien au contraire, elle s’aggrave. Le chien peut même développer un état d’anxiété généralisée quasi permanent. Il faut donc réagir, car votre chien peut poser de réels problèmes de gestion comportemental et sa santé peut être menacée. Pour diagnostiquer et remédier aux phobies du chien, il existe, comme pour les humains, des grilles d’évaluation du trouble, des traitements par médicaments ou par thérapie comportementale.
Mais rassurez-vous, il n’y a souvent pas besoin d’aller jusque là ; ainsi, un simple recadrage peut suffire, par exemple, si votre chien a peur des sorties et des bruits de la ville, vous pouvez le concentrer sur un ordre pour le détourner de la situation phobogène. De manière plus générale, il vous faut éviter de rassurer votre chien ou de jouer avec lui lorsqu’il est exposé à une situation phobogène, il faut au contraire être détendu pour lui montrer que la situation n’est pas signifiante pour vous. Enfin, si vous voulez habituer votre chien au stimulus qui lui fait peur comme un bruit particulier, sachez qu’il faut plusieurs heures et non quelques minutes pour lui faire comprendre l’absence de danger, sinon l’exposition risque d’être néfaste en renforçant sa peur !
Pour aller plus loin et retrouver les supports d’informations relatifs à ce sujet, vous pouvez consulter : Bergier, E. (2005). Le Syndrome d'hypersensibilité-hyperactivité chez le chien: un trouble du développement: étude rétrospective (Doctoral dissertation)
Dr Alexandra LIARSOU |