Le petit ver, le chien et l’enfant : voilà qui pourrait être un beau titre de conte ou de fable. Hélas, ceci peut parfois mal tourner…
Présentons d’abord les protagonistes de cette histoire.
Le principal est le ver. Il porte le doux nom latin de Toxacara canis s’il provient du chien, Toxara cati s’il provient du chat, plus souvent connu sous le nom d’ascaris. Il s’agit d’un ver rond, long d’une dizaine de centimètres, ressemblant un peu à un spaghetti.
Le chien est plutôt un chiot. Si le chien adulte est peu parasité (ou tout au moins les parasites sont sous forme quiescente), presque tous les chiots présentent ce parasite. Il est contaminé par sa mère soit dans l’utérus, soit par le lait, soit par les selles maternelles. Le chiot peut présenter des symptômes plus ou moins graves, comme une baisse de son état général ou des signes digestifs. Il est donc important de le vermifuger régulièrement et fréquemment.
Et l’enfant dans tout cela ? Malheureusement, le petit ver peut passer du chien à l’enfant. Le passage d’une maladie de l’animal à l’homme (mais aussi, moins fréquemment, de l’homme à l’animal) s’appelle une zoonose.
L’enfant avale les œufs le plus souvent en se suçant les mains souillées. Les bacs à sable des espaces de jeux librement accessibles aux chiens constituent un bon milieu de contamination. L’enfant peut aussi se contaminer en se laissant lécher par le chien.
Chez l’enfant, le ver peut produire des affections variées, de peu graves comme un état de fatigue passager, à des symptômes oculaires beaucoup plus graves, mais heureusement plus rares. Sachez cependant que chez plus de 10% des enfants européens, on retrouve des anticorps qui signent que ce dernier a été exposé à ce ver.
La protection contre cette zoonose passe par deux moyens :
- D’une part, les chiens doivent être vermifugés régulièrement, plusieurs fois par an pour l’adulte, plus fréquemment pour le chiot
- D’autre part, il convient de ne pas négliger des gestes simples d’hygiène chez l’enfant comme le lavage régulier des mains… et éviter que chien et enfants mangent… dans la même gamelle ! Il est si tentant pour l’enfant de faire lécher par son compagnon de jeux sa cuillère ou sa sucette !
La morale de cette fable est que la santé de l’homme passe parfois par une bonne santé de l’animal tant médecine humaine et médecine animale forment un tout : vermifugeons donc nos chiens pour protéger nos enfants !
Dr Franck BOURDY & Anthony BOURDAIN
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